D-13-02

Shômen-kongô ("Vajra au Visage Bleu") 青面金剛
Daikoku-san Kongô-ji (Yasaka kôshindô), Kyôto 日本二躰八坂庚申� � 京都市東山区
Ecole Tendai
En bas, de droite à gauche : Nihon nitai Yasaka kôshindô (Un des deux [Kôshin] du Japon, Yasaka Kôshin) � �申庚坂八躰二本日
Comme le nom Shômen l'indique, son visage, et le plus souvent tout son corps, est bleu, même si celui-ci vire parfois au vert, mais ces deux couleurs sont souvent considérées comme équivalentes. Dans sa représentation la plus courante, il est doté de six bras. Sur l'ofuda présenté ici, il tient dans ses mains gauches un arc, une roue de la Loi, un lacet, et dans ses mains droites une hallebarde, une épée et une flèche. Doté de trois yeux, sa chevelure dressée évoque sa fureur. Il porte un bijou de poitrine, ou un collier, fait de crânes, ou parfois, dans d'autres représentations, d'un ou de plusieurs serpents que l'on retrouve ici autour de ses bras, de ses poignets et de ses chevilles. Ces symboles morbides tendraient à montrer qu'il était à l'origine une divinité des épidémies avant de devenir, dans un renversement somme toute fréquent, un protecteur. Il foule un démon symbolisant les trois vers qu'il empêche de monter au ciel et plus généralement les passions et les mauvaises pensées. Autour de lui se trouvent les deux servants, dôji et quatre démons, yakṣa, conformément à la description faite de lui dans le « Sûtra de compilation des darani » (陀羅尼集経). Les trois célèbres singes qui cachent de leurs mains les yeux, la bouche et les oreilles, et qui se retrouvent très largement en Asie, furent associés à Shômen-kongô par divers regroupements d'idées qu'il serait trop long de développer ici ; rappelons simplement que le « shin » de kôshin désigne le singe. L'inscription en bas de 1'ofuda indique « Un des deux [Kôshin] du Japon, Yasaka Kôshin ». 青面金剛
Protecteur contre les maladies et les épidémies, protection le jour de Kôshin
Sans objet
La figure de Shômen kongô, le « Vajra au visage bleu », est aujourd' hui étroitement liée à la croyance, issue du taoïsme , selon laquelle trois vers (三虫) ou trois cadavres (三尸), habitent notre corps et nous observent. Tous les soixante jours - c'est-à-dire à chaque cycle hexadécimal par lesquels, en Chine comme au Japon, on compte les jours et les années - profitant du sommeil de leur hôte, ils montent au ciel rendre compte de ses fautes afin d'obtenir du Souverain céleste une réduction de sa vie et par là la destruction rapide du corps qui les emprisonne. Pour empêcher ces nuisibles informateurs de faire leur rapport, il est de coutume de veiller la nuit où ils s'en vont remplir leur mission. La date de celle-ci est désignée dans le calendrier lunaire comme celle de « l'aîné du métal et du singe », c'est-à­ dire, en prononciation sino-japonaise, kôshin. Au centre de cette « Vigile du jour de kôshin », selon la traduction de Bernard Frank, se trouve, depuis l'époque d'Edo, Shômen-kongô, au point qu'on le désigne parfois du nom de Kôshin, et certains temples se sont spécialisés dans ce culte. C'est le cas de celui d'où vient cet ofuda dont le nom usuel est Yasaka Kôshin-dô 八坂庚申堂, « le pavillon de Kôshin de Yasaka ». Shômen-kongô est considéré comme une manifestation de la divinité indienne Indra, qui, dans la cosmologie bouddhique, juge au sommet du mont Sumeru les actes et fut, pour cette raison, mise en parallèle avec l'Empereur Céleste à qui, dans le taoïsme, les trois vers vont faire leur rapport. Il est sans doute à l'origine, d'après Bernard Frank, une divinité gardienne, Vajrapâṇi.. En plus du rôle qu'il joue le jour de kôshin, il est aussi vénéré comme protecteur contre les maladies et les épidémies.
Sans objet   六手青面金剛、二童児、邪鬼、四天王、三猿「庚申� �由来」(ワラ半紙1枚)有
Frank Bernard, "Le panthéon bouddhique au Japon - Collections d'Emile Guimet", Paris, Réunion des musées nationaux, 1991 p.246-247
Papier
141 mm
301 mm
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