Gongen Les "Manifestations japonaises" 権現部
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E. La catégorie des
« Apparitions Circonstancielles »
Gongen-buLe bouddhisme n'avait ainsi jamais songé à nier l'existence des dieux ; il s'était contenté de proposer une explication de leur condition, qu'il admettait être très haute, mais qu'il jugeait précaire parce que soumise, comme tout autre, à la Loi des actes. Les premiers d'entre eux qu'on voit intervenir dans ses récits, étaient ces dieux qui constituaient le bien commun de l'Inde : dieux de l'héritage védique et brahmanique, divinités du vieux fonds pré-âryen plus ou moins démonisées, comme les yaksa... Avec le Grand Véhicule et, surtout, avec le courant ésotérique, on le voit adopter de nombreux cultes qui semblent n'avoir, jusque-là, occupé dans sa pratique qu'une place marginale, et, même, y avoir été totalement inconnus.
Lorsqu'il franchira les frontières de l'Inde pour commencer son expansion au-dehors, il procédera de manière analogue, rendant hommage partout où la chose lui paraît utile aux divinités locales, dont certaines viendront sous des formes extérieures plus ou moins persistantes enrichir son panthéon : on constate le fait en Asie occidentale et centrale, en Chine et dans la péninsule Coréenne. Le même phénomène se produira au japon. Il est connu que le bouddhisme y avait été solennellement présenté à la cour par une ambassade venue du royaume coréen de Pacekche (j. Kudara), à une date qui semble être celle de 538. La nouvelle religion avait l'appui du clan des Soga, favorable aux immigrés qui venaient alors nombreux s'installer dans l'archipel et y contribuaient puissamment au développement d'une civilisation inspirée du modèle chinois. Face à lui, d'autres clans, liés par leurs attaches à la pure tradition insulaire, clamaient qu'une telle introduction d'un « dieu étranger » était une offense aux divinités immémorialement vénérées sur place. La querelle fut close par une bataille décisive que gagna, en 587, le prince Shôtoku (voir plus loin, nos 208 s), parent des Soga, homme d'une très remarquable sagesse, qui laissa au japon sa première Constitution – texte plus éthique que juridique – et que les bouddhistes au Japon s'accordent à considérer comme leur saint patron. Un modus vivendi allait bientôt s'établir entre le culte du Buddha et celui des kami. Au début, le bouddhisme considéra surtout ceux-ci comme des génies propriétaires du sol, auxquels il convenait de rendre hommage dès lors qu'on voulait s'installer et pratiquer paisiblement sur une terre qui était la leur. Afin de les propitier, les honorer, les remercier, les réjouir, les aider à trouver eux-mêmes le chemin de l'Eveil, on leur lisait et expliquait des sûtra. On prit, à cet effet, l'habitude d'affecter aux sanctuaires shintô des chapelles bouddhiques (jingûji). Au milieu du VIIIe siècle, l'empereur Shômu décida, pour assurer la paix du pays, de faire édifier, d'après l'exemple chinois, des temples officiels dans chaque province et, à la capitale de Nara, la grande fondation du Tôdaiji avec son énorme buddha en bronze couvert d'or. A cette occasion, on sollicita l'approbation de la Grande déesse du Soleil, Amaterasu, à Ise, et celle du kami d'Usa, à Kyûshû, fameux par ses oracles, qui allait être reconnu un peu plus tard, sous le nom de Hachiman, comme un « Grand bodhisattva protecteur de l'Etat » et comme l'esprit divinisé d'un ancien souverain (plus loin, no 175). Par la suite, la relation entre kami et buddha fut considérée de manière plus systématique. Dans le courant de la période de Heian, à partir, en gros, du XIe siècle, mais surtout, durant celle de Kamakura, aux XIIIe-XIVe, on mit au point la théorie dite du Honji-suijaku qui établit des correspondances systématiques entre les buddha et bodhisattva, définis comme des « états originels » (honji) et les kami, conçus comme leurs « traces – il faut comprendre : leurs manifestations – condescendantes » (suijaku), autrement dit, ce que l'on appelle en Inde des avatars. Dès 937 (c'en serait la première attestation dans cet usage), on trouve employé à propos des kami le terme, tiré du vocabulaire bouddhique chinois, de gongen, qui deviendra pour beaucoup de divinités locales une dénomination courante dans le cadre du syncrétisme, ainsi que nous le verrons plus loin (nos 189 s.). Gongen, dont la meilleure traduction est sans doute « Apparition circonstancielle », se réfère à l'idée que les buddha et bodhisattva, pour prêcher plus efficacement les êtres, choisissent d'utiliser les formes qui leur paraissent, pour l'occasion, les mieux adaptées. La pratique des liturgies syncrétiques fit que, comme on l'a dit, les divinités du shintô qui, à l'origine, n'avaient pas d'images, en reçurent. L'influence ne fut d'ailleurs pas à sens unique : s'il y eut une « bouddhisation » du shintô, il y eut aussi, jusqu'à un certain point, une « shintôisation » du bouddhisme nippon, qui a donné à celui-ci des traits qu'on chercherait en vain dans les pays voisins. On la décèle notamment dans l'iconographie : ainsi, dans les représentations de la déesse Benten, la Sarasvatî védique adoptée par le bouddhisme, dont on trouve ici la tête sommée de l'image d'une vieille divinité locale de la fécondité, que garde un petit torii, portique sacré du shintô (plus loin, nos 117 s.). Nous avons longuement insisté plus haut sur la dissolution autoritaire du syncrétisme shintô-bouddhique par le gouvernement de Meiji et sur la persécution qui s'ensuivit, dont Emile Guimet put constater les effets. Après la Seconde Guerre mondiale, la liberté des cultes ayant été rendue, le syncrétisme a, petit à petit, refait surface, sans toutefois retrouver son état de jadis, car le « shintô pur » restauré est resté solidement établi en dépit de la disparition de son statut de religion d'Etat. La vérité est que les deux pratiques du shintô et du bouddhisme coexistent de manière à la fois séparée et conjointe : séparée, parce que leurs inspirations d'origine sont profondément différentes ; conjointe, parce qu'elles sont liées par plus d'un millénaire d'imbrication, et c'est pour cette raison, aussi, qu'il y a dans le monde religieux de ce pays toute une zone de flou où beaucoup de gens seraient fort en peine de dire à quelle tradition se rattache telle de leurs notions ou tel de leurs comportements. Si nous avons adopté ici le parti que certains ne manqueront pas de nous reprocher de situer le shintô dans la perspective du syncrétisme, c'est parce qu'il nous est apparu que c'était là, dans une large mesure, l'optique qui s'était imposée à Guimet, et qui procédait de ses deux grandes sources, le Pantheon von Nippon et le Butsuzô zui. Nous n'avions d'ailleurs pas, dans la collection, des éléments qui nous auraient permis de faire une présentation autonome et suffisante de l'univers cultuel de la vieille religion japonaise. (E) 権現部
仏教はこのように決して神々の存在を否定しようとは思わなかった。神の運命の条件を説き示すだけに満足していた。つまり神の運命は非常に上級だとは認めても、他の衆生と同じく「業の法則」に支配された無常の存在であると決めていたのである。神々の中でも先ず仏教に登場して来る神々は、インド全体が共有していた神、即ちヴェダ聖典又はバラモン教から相続した神々で、それは更に前アーリア時代の古い背景を持ち、夜叉たちのように多少とも霊鬼的な神であった。大乗仏教と共に、殊に密教思潮と共に、それまでの仏教信仰では副次的な位置しか占めていなかったらしい、又は全く未知であった多くの神々の祭祀が取入れられた。 仏教が外に伝播し始め、インドの国境を越えた時、同様の態度がとられた。つまり至る所で必要と見なせばその地の神々に敬意を払い、時には執拗に固持する原姿のままで受け入れて、仏教パンテオンを豊かにしていった。この事実は西部・中央アジアで、又中国や朝鮮半島で認められることである。同じ現象は日本でも起ることになる。衆知のことだが仏教が百済王国の使節によって正式に日本の朝廷に紹介されたのは、西紀538年という年のようである。当時日本に定着し、モデル中国に影響された文化の発展に強力に寄与していた多くの移民に好意的な蘇我氏が新宗教を支持した。それに対し日本列島の純粋な伝統に固執していた他の氏族は、このような「外国神」の受入れは太古よりこの地で崇拝されていたカミガミに対する侮辱であると騒ぎ立てた。この争いは587年の決戦で、蘇我氏縁戚の聖徳太子の勝利により決着した。 やがて仏陀祭祀とカミ祭祀の間に「調停」か成立して行った。当初仏教は主としてカミをこの地の地主精霊と考え、その所有地に定着し平穏に仏教信仰の実践を希うからには、カミガミに敬意を払うべきだと考えた。そこでカミを祝し、敬意を捧げ、謝意を表し、楽しませ、覚(さと)りの道を自ら見出す助けにと神に経典の講読を行った。そのために神宮寺を配置する習慣ができた。八世紀中期、聖武天皇は国の安泰のために中国の例に倣い、各地方に官寺を建立させ、都奈良には青銅鍍金の大仏と共に東大寺の創立を決意する。この機に当り、伊勢の天照大神と九州の宇佐の神(かみ)の賛同が懇請された。この神託で有名な宇佐の神は、暫く後には国の「守護大菩薩」として、又昔の或る天皇の神霊として、八幡という名で知られるようになった。 其の後神と仏の関係は更に体系的に考察された。ほぼ十一世紀頃から、平安時代を通じて、殊に鎌倉時代、十三~十四世紀に、いわゆる本地垂迹説が完成される。これは仏・菩薩を本地(本原の状態)とし、神(かみ)をその垂迹(願いに応じた示現)とするアヴァター(化身、権化)である。すでに937年(所見とされる)から神に対して、中国仏教用語から引用した「権現」という語の使用が散見し、これが神仏習合の環境の中で多くの日本の神の称号となって行く。権現には仏や菩薩がよりよく衆生を説得するために、時と所に最適の姿を選んで現れるという思想が反映している。 神仏習合の祭式実践は、元来形姿を持たなかった神道の神々に形像を受け入れる結果をもたらした。尤も影響は一方的ではなかった。いくらかの点で日本仏教の「神道化」もあったのであり、それが日本の近隣国では見当らない形跡をそこに与えた。特にイコノグラフィの上にそれが伺える。例えば弁才天像で、この仏教に取入れられたヴェダ聖典の女神サラスヴァチが、日本古来の豊穣神が持つ小さな鳥井を頭に頂いている。 明治政府の強力な神仏分離政策とその結果はエミール・ギメコレクションなどでも立証される通りである。第二次世界大戦後、信仰の自由がよみがえり、習合思想も少しずつ浮上しているが、昔の状態には戻らない。復活した「純神道」は国教の地位が無くてもしっかりと樹立している。実状はこの神道と仏教の二信仰が同時に離隔、結合して共存しているといえようか。離隔は両者の来る源泉が深く異なるからであり、結合は千年以上にわたって密接に絡み合った関係にあったからである。そういうわけで日本の宗教世界には大きい流動的、不鮮明な領域があり、多くの人にとってどの伝統に属しどのような観念で何をするのかの返答が困難である。
« Apparitions Circonstancielles »
Gongen-buLe bouddhisme n'avait ainsi jamais songé à nier l'existence des dieux ; il s'était contenté de proposer une explication de leur condition, qu'il admettait être très haute, mais qu'il jugeait précaire parce que soumise, comme tout autre, à la Loi des actes. Les premiers d'entre eux qu'on voit intervenir dans ses récits, étaient ces dieux qui constituaient le bien commun de l'Inde : dieux de l'héritage védique et brahmanique, divinités du vieux fonds pré-âryen plus ou moins démonisées, comme les yaksa... Avec le Grand Véhicule et, surtout, avec le courant ésotérique, on le voit adopter de nombreux cultes qui semblent n'avoir, jusque-là, occupé dans sa pratique qu'une place marginale, et, même, y avoir été totalement inconnus.
Lorsqu'il franchira les frontières de l'Inde pour commencer son expansion au-dehors, il procédera de manière analogue, rendant hommage partout où la chose lui paraît utile aux divinités locales, dont certaines viendront sous des formes extérieures plus ou moins persistantes enrichir son panthéon : on constate le fait en Asie occidentale et centrale, en Chine et dans la péninsule Coréenne. Le même phénomène se produira au japon. Il est connu que le bouddhisme y avait été solennellement présenté à la cour par une ambassade venue du royaume coréen de Pacekche (j. Kudara), à une date qui semble être celle de 538. La nouvelle religion avait l'appui du clan des Soga, favorable aux immigrés qui venaient alors nombreux s'installer dans l'archipel et y contribuaient puissamment au développement d'une civilisation inspirée du modèle chinois. Face à lui, d'autres clans, liés par leurs attaches à la pure tradition insulaire, clamaient qu'une telle introduction d'un « dieu étranger » était une offense aux divinités immémorialement vénérées sur place. La querelle fut close par une bataille décisive que gagna, en 587, le prince Shôtoku (voir plus loin, nos 208 s), parent des Soga, homme d'une très remarquable sagesse, qui laissa au japon sa première Constitution – texte plus éthique que juridique – et que les bouddhistes au Japon s'accordent à considérer comme leur saint patron. Un modus vivendi allait bientôt s'établir entre le culte du Buddha et celui des kami. Au début, le bouddhisme considéra surtout ceux-ci comme des génies propriétaires du sol, auxquels il convenait de rendre hommage dès lors qu'on voulait s'installer et pratiquer paisiblement sur une terre qui était la leur. Afin de les propitier, les honorer, les remercier, les réjouir, les aider à trouver eux-mêmes le chemin de l'Eveil, on leur lisait et expliquait des sûtra. On prit, à cet effet, l'habitude d'affecter aux sanctuaires shintô des chapelles bouddhiques (jingûji). Au milieu du VIIIe siècle, l'empereur Shômu décida, pour assurer la paix du pays, de faire édifier, d'après l'exemple chinois, des temples officiels dans chaque province et, à la capitale de Nara, la grande fondation du Tôdaiji avec son énorme buddha en bronze couvert d'or. A cette occasion, on sollicita l'approbation de la Grande déesse du Soleil, Amaterasu, à Ise, et celle du kami d'Usa, à Kyûshû, fameux par ses oracles, qui allait être reconnu un peu plus tard, sous le nom de Hachiman, comme un « Grand bodhisattva protecteur de l'Etat » et comme l'esprit divinisé d'un ancien souverain (plus loin, no 175). Par la suite, la relation entre kami et buddha fut considérée de manière plus systématique. Dans le courant de la période de Heian, à partir, en gros, du XIe siècle, mais surtout, durant celle de Kamakura, aux XIIIe-XIVe, on mit au point la théorie dite du Honji-suijaku qui établit des correspondances systématiques entre les buddha et bodhisattva, définis comme des « états originels » (honji) et les kami, conçus comme leurs « traces – il faut comprendre : leurs manifestations – condescendantes » (suijaku), autrement dit, ce que l'on appelle en Inde des avatars. Dès 937 (c'en serait la première attestation dans cet usage), on trouve employé à propos des kami le terme, tiré du vocabulaire bouddhique chinois, de gongen, qui deviendra pour beaucoup de divinités locales une dénomination courante dans le cadre du syncrétisme, ainsi que nous le verrons plus loin (nos 189 s.). Gongen, dont la meilleure traduction est sans doute « Apparition circonstancielle », se réfère à l'idée que les buddha et bodhisattva, pour prêcher plus efficacement les êtres, choisissent d'utiliser les formes qui leur paraissent, pour l'occasion, les mieux adaptées. La pratique des liturgies syncrétiques fit que, comme on l'a dit, les divinités du shintô qui, à l'origine, n'avaient pas d'images, en reçurent. L'influence ne fut d'ailleurs pas à sens unique : s'il y eut une « bouddhisation » du shintô, il y eut aussi, jusqu'à un certain point, une « shintôisation » du bouddhisme nippon, qui a donné à celui-ci des traits qu'on chercherait en vain dans les pays voisins. On la décèle notamment dans l'iconographie : ainsi, dans les représentations de la déesse Benten, la Sarasvatî védique adoptée par le bouddhisme, dont on trouve ici la tête sommée de l'image d'une vieille divinité locale de la fécondité, que garde un petit torii, portique sacré du shintô (plus loin, nos 117 s.). Nous avons longuement insisté plus haut sur la dissolution autoritaire du syncrétisme shintô-bouddhique par le gouvernement de Meiji et sur la persécution qui s'ensuivit, dont Emile Guimet put constater les effets. Après la Seconde Guerre mondiale, la liberté des cultes ayant été rendue, le syncrétisme a, petit à petit, refait surface, sans toutefois retrouver son état de jadis, car le « shintô pur » restauré est resté solidement établi en dépit de la disparition de son statut de religion d'Etat. La vérité est que les deux pratiques du shintô et du bouddhisme coexistent de manière à la fois séparée et conjointe : séparée, parce que leurs inspirations d'origine sont profondément différentes ; conjointe, parce qu'elles sont liées par plus d'un millénaire d'imbrication, et c'est pour cette raison, aussi, qu'il y a dans le monde religieux de ce pays toute une zone de flou où beaucoup de gens seraient fort en peine de dire à quelle tradition se rattache telle de leurs notions ou tel de leurs comportements. Si nous avons adopté ici le parti que certains ne manqueront pas de nous reprocher de situer le shintô dans la perspective du syncrétisme, c'est parce qu'il nous est apparu que c'était là, dans une large mesure, l'optique qui s'était imposée à Guimet, et qui procédait de ses deux grandes sources, le Pantheon von Nippon et le Butsuzô zui. Nous n'avions d'ailleurs pas, dans la collection, des éléments qui nous auraient permis de faire une présentation autonome et suffisante de l'univers cultuel de la vieille religion japonaise. (E) 権現部
仏教はこのように決して神々の存在を否定しようとは思わなかった。神の運命の条件を説き示すだけに満足していた。つまり神の運命は非常に上級だとは認めても、他の衆生と同じく「業の法則」に支配された無常の存在であると決めていたのである。神々の中でも先ず仏教に登場して来る神々は、インド全体が共有していた神、即ちヴェダ聖典又はバラモン教から相続した神々で、それは更に前アーリア時代の古い背景を持ち、夜叉たちのように多少とも霊鬼的な神であった。大乗仏教と共に、殊に密教思潮と共に、それまでの仏教信仰では副次的な位置しか占めていなかったらしい、又は全く未知であった多くの神々の祭祀が取入れられた。 仏教が外に伝播し始め、インドの国境を越えた時、同様の態度がとられた。つまり至る所で必要と見なせばその地の神々に敬意を払い、時には執拗に固持する原姿のままで受け入れて、仏教パンテオンを豊かにしていった。この事実は西部・中央アジアで、又中国や朝鮮半島で認められることである。同じ現象は日本でも起ることになる。衆知のことだが仏教が百済王国の使節によって正式に日本の朝廷に紹介されたのは、西紀538年という年のようである。当時日本に定着し、モデル中国に影響された文化の発展に強力に寄与していた多くの移民に好意的な蘇我氏が新宗教を支持した。それに対し日本列島の純粋な伝統に固執していた他の氏族は、このような「外国神」の受入れは太古よりこの地で崇拝されていたカミガミに対する侮辱であると騒ぎ立てた。この争いは587年の決戦で、蘇我氏縁戚の聖徳太子の勝利により決着した。 やがて仏陀祭祀とカミ祭祀の間に「調停」か成立して行った。当初仏教は主としてカミをこの地の地主精霊と考え、その所有地に定着し平穏に仏教信仰の実践を希うからには、カミガミに敬意を払うべきだと考えた。そこでカミを祝し、敬意を捧げ、謝意を表し、楽しませ、覚(さと)りの道を自ら見出す助けにと神に経典の講読を行った。そのために神宮寺を配置する習慣ができた。八世紀中期、聖武天皇は国の安泰のために中国の例に倣い、各地方に官寺を建立させ、都奈良には青銅鍍金の大仏と共に東大寺の創立を決意する。この機に当り、伊勢の天照大神と九州の宇佐の神(かみ)の賛同が懇請された。この神託で有名な宇佐の神は、暫く後には国の「守護大菩薩」として、又昔の或る天皇の神霊として、八幡という名で知られるようになった。 其の後神と仏の関係は更に体系的に考察された。ほぼ十一世紀頃から、平安時代を通じて、殊に鎌倉時代、十三~十四世紀に、いわゆる本地垂迹説が完成される。これは仏・菩薩を本地(本原の状態)とし、神(かみ)をその垂迹(願いに応じた示現)とするアヴァター(化身、権化)である。すでに937年(所見とされる)から神に対して、中国仏教用語から引用した「権現」という語の使用が散見し、これが神仏習合の環境の中で多くの日本の神の称号となって行く。権現には仏や菩薩がよりよく衆生を説得するために、時と所に最適の姿を選んで現れるという思想が反映している。 神仏習合の祭式実践は、元来形姿を持たなかった神道の神々に形像を受け入れる結果をもたらした。尤も影響は一方的ではなかった。いくらかの点で日本仏教の「神道化」もあったのであり、それが日本の近隣国では見当らない形跡をそこに与えた。特にイコノグラフィの上にそれが伺える。例えば弁才天像で、この仏教に取入れられたヴェダ聖典の女神サラスヴァチが、日本古来の豊穣神が持つ小さな鳥井を頭に頂いている。 明治政府の強力な神仏分離政策とその結果はエミール・ギメコレクションなどでも立証される通りである。第二次世界大戦後、信仰の自由がよみがえり、習合思想も少しずつ浮上しているが、昔の状態には戻らない。復活した「純神道」は国教の地位が無くてもしっかりと樹立している。実状はこの神道と仏教の二信仰が同時に離隔、結合して共存しているといえようか。離隔は両者の来る源泉が深く異なるからであり、結合は千年以上にわたって密接に絡み合った関係にあったからである。そういうわけで日本の宗教世界には大きい流動的、不鮮明な領域があり、多くの人にとってどの伝統に属しどのような観念で何をするのかの返答が困難である。
E-03 Inari
稲荷神
E-03-04
Inari Dakini-ten, l'esprit divin du riz (forme féminine)
稲荷荼吉尼天
E-03 Inari
稲荷神
E-03-07
Inari dakini-ten Divinité du Riz et des richesses (forme féminine)
稲荷荼吉尼天
E-03 Inari
稲荷神
E-03-08
Inari, esprit divin du Riz et des richesses (Inari "homme")
稲荷大明神
E-03 Inari
稲荷神
E-03-12
Inari dakini-ten, divinité du Riz et des richesses (forme féminine)
稲荷荼吉尼天
E-03 Inari
稲荷神
E-03-14
Inari-daimyôjin, divinité du riz et des richesses (forme masculine)
稲荷大明神
E-04 Gozu Tennô
牛頭天王
E-04-01
Gozu-tennô, le "Roi céleste à Tête de Boeuf", dit "Tennô-sama"
牛頭天王 (天王さま)
E-05 Shichifukujin
七福神
E-05-05
Shichi fukujin : les "Sept divinités de la Fortune"
七福神
E-06 Zaô
蔵王権現
E-06-04
Zaô-gongen : l'"Apparition circonstancielle du roi d'essence adamantine"
蔵王権現
E-07 Atago
愛宕権現
E-07-01
Atago-gongen, l'Apparition circonstancielle du mont Atago
愛宕権現
E-07 Atago
愛宕権現
E-07-02
Atago-gongen, l'Apparition circonstancielle du mont Atago
愛宕権現
E-07 Atago
愛宕権現
E-07-03
Atago-gongen (Shôgun-Jizô) : l'"Apparition circonstancielle du mont Atago sous la forme du "Jizô de l'Armée Victorieuse"
愛宕権現
E-09 Tengu
天狗
E-09-a-3
Akiba-san daigongen, la grande apparition circonstancielle du mont Akiba
秋葉大権現
E-11 Shôki
鍾馗
E-11-05
Ryûdô dairyû-ô et Kaidô dairyû-nyo : le Nâgarâja Sâgara et sa fille
かっぱ