A-02-24

La triade du buddha "Amida venant accueillir" le mourant (Amida sanzon raigô) 来迎阿弥陀如来三尊
Kintaku-san Shômyô-ji, Yokohama (arr. de Kanazawa) 称名寺(真言律宗) 横浜市金沢区金沢町
Ecole Shingon Ritsu
En haut, verticalement : Shônan reijô (Lieu sacré de la partie sud de (la province de) Sagami) En bas, de droite à gauche : Kintaku-san Shômyôji 湘南霊場 金沢山称名寺
Le buddha Amida est figuré debout sur un lotus supporté par un piédestal, tel une statue, avec ses deux acolytes chacun debout sur un lotus : sur sa gauche, le bodhisattva Kannon tendant un lotus, et sur sa droite le bodhisattva Daiseishi; ces deux bodhisattva représentent, respectivement, la compassion et la sagesse du buddha. Cette image s'inspire de la description des neuf classes d'êtres naissant dans la Terre pure selon le "Sûtra des contemplations de Vie-Infinie" (A-02-01). Celui-ci est illustré plus en détail dans la fameuse tapisserie du "Mandala de Taima", au temple Taima-dera (dép. de Nara), dont le musée Guimet conserve une peinture de grande taille datant de l'époque de Kamakura (MA 1899).
Le thème d'Amida « venant accueillir » (raigô) au moment de la mort ceux qui ont prononcé son nom s'est répandu à partir de la deuxième moitié de l'époque de Heian, lorsque la situation intérieure du Japon et de nombreux cataclysmes laissèrent penser que l'on était entré dans la période de la décadence de la Loi du buddha Śâkyamuni. On organisa alors des rituels d'accompagnement des mourants, devant lesquels était disposée une image de ce type, pour les encourager dans leurs derniers instants.
Sans objet
Les origines du Shômyô-ji (« Temple de la récitation du nom d'Amida ») remontent à une chapelle d'Amida établie par Hôjô Sanetoki (1224-1276), qui est connu comme le fondateur de la célèbre bibliothèque Kanazawa bunko. La chapelle devint ensuite le temple familial de la branche Kanazawa des Hôjô, mais son Vénéré principal est aujourd'hui une statue du bodhisattva Maitreya (B-01-01); Son « nom de montagne », Kintaku-san, est en fait la lecture chinoise de « Kanazawa », le nom du quartier de Yokohama où il est situé. A signaler que ce temple dispose d'un jardin évoquant la Terre pure d'Amida, qui fut créé en 1320.
L'iconographie des raigô est fort variée, qu'il s'agisse des peintures ou des sculptures, Amida pouvant y figurer assis ou debout, de face ou de trois-quarts, seul, en triade ou entouré des Vingt-cinq bodhisattva, etc. Ce thème a donné le jour à quelques-uns des chefs-d'œuvre de l'art bouddhique, qui ont même touché de grands esprits pourtant peu enclins aux épanchements, tel le Père de Lubac qui disait des raigô : "Une force mystérieuse et calme s'apprête à saisir les pauvres réalités d'ici-bas pour les absorber dans sa joie".
Ducor Jérôme & Loveday Helen, "Le sûtra des contemplations du Bouddha Vie-Infinie, essai d'interprétation textuelle et iconographique", Paris, Brepols, 2011, p.381-383 Frank Bernard, "Le panthéon bouddhique au Japon - Collections d'Emile Guimet", Paris, Réunion des musées nationaux, 1991, p.88-91 Lubac Henri de, "Amida (Aspects du bouddhisme, II)", Paris, Seuil, 1955, p.69-75 Minamoto Hôshû 源豊宗, "L'iconographie de la "descente d'Amida"", traduit du japonais par Raymonde Linossier, "Etudes d'Orientalisme" publiées par le Musée Guimet à la mémoire de Raymonde Linossier (2 vols. Paris, Librairie Ernest Leroux), vol.1, p.99-129 Okazaki Jôji 岡崎譲治, "Pure Land Buddhist Painting" (translated and adapted by Elizabeth Ten Grotenhuis), Tôkyô, Kodansha International and Shibundo, 1977, p.94-146
Papier
109 mm
241 mm
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