F-07-19
Kôbô-daishi, "Corps unifié du bodhisattva Hachiman et de Kôbô-daishi"
八幡菩薩弘法合体大師
Daiji-zan Otokuni-dera, Nagaoka (dép. de Kyôto)
大慈山 乙訓寺 京都府乙訓郡西山
Ecole Shingon, branche Buzan
Verticalement en haut : yaku-yoke (éloignement des calamités) / Dans le premier cartouche, de droite à gauche : Nihon musô Hachiman-bosatsu Kôbô gôtai daishi (Représentation unique au Japon du Corps unifié du bodhisattva Hachiman et de Kôbô-daishi) / Dans le cartouche inférieur, de droite à gauche : Kyôto Nishiyama Otokuni-dera
厄除 日本無双八幡菩薩弘法合体大師 京都西山乙訓寺
Cette représentation de Kûkai est assez inhabituelle et originale de par la fusion qu'elle opère entre les détails de la représentation canonique usuelle du patriarche et d'autres qui relèvent de l'iconographie d'un bodhisattva, Hachiman en l'occurrence. Alors que le prélat est de coutume représenté de trois-quarts tourné vers la gauche ou vers la droite, on le voit ici de face. De plus, ce qui frappe d'emblée est le haut du corps qui reprend certaines particularités iconographiques des bodhisattva, particulièrement la tête avec la protubérance crânienne à son sommet, les lobes d'oreilles allongés, ou encore la parure autour d'un cou mis en valeur par un tracé singulier qui diffère quelque peu de celui des cous potelés des bodhisattvas avec leurs plis horizontaux caractéristiques. Cette tête contraste nettement avec le reste du corps et semble avoir été posée dessus, comme rapportée de toute pièce.
Cette impression est justement celle que cherche à donner la
légende de l'origine de cette représentation atypique et « unique au Japon », comme le souligne l'inscription : « corps unifié du Grand maître Kôbô et du bodhisattva Hachiman ».
Eloignement des calamités (yaku-yoke), particulièrement pour les hommes et les femmes qui entrent dans une de leurs « années néfastes » (dont la principale est à l'âge de 42 ans pour les premiers et 33 ans pour les secondes).
厄除け
Cette représentation "unique au Japon" présente le corps unifié du bodhisattva Hachiman et de Kûkai.
L'histoire raconte que Hachiman serait apparu à Kûkai alors que ce dernier était en train d'en sculpter une statue. Il lui aurait alors proposé de faire le bas de la statue à l'image du moine, laissant à ce dernier le soin de représenter le haut du corps à son image. Les deux moitiés de l'image ainsi obtenue se seraient révélées idéalement complémentaires, formant un parfait « corps unifié », symbiose entre le moine et la divinité.
L'anecdote de cette « représentation mutuelle » (tagai no miei)
de Kûkai et Hachiman se retrouve notamment dans le fameux épisode du temple Jingo-ji (Takao-san) à Kyôto expliquant l'origine de l'actuelle peinture du bodhisattva « Hachiman sous les traits d'un moine » (Sôgyô Hachiman). Elle aurait en fait été commandée par le dieu lui-même à Kûkai à qui il proposa, en échange, de peindre le portrait. Ce type de représentation du bodhisattva Hachiman en moine se retrouve également dans la statuaire bouddhique, et certains chercheurs y voient d'ailleurs l'influence de l'image canonique de Kûkai qui lui aurait prêté ses traits principaux.
La statue d'origine est toujours conservée au temple, mais il s'agit d'un « bouddha caché » qui n'est donc pas exposé au public.
Sans objet
Papier
130
mm
274
mm