E-05-05

Shichi fukujin : les "Sept divinités de la Fortune" 七福神
Morioka-san, Eifuku-ji, Morioka (dép. d'Iwate) 永福寺 岩手県盛岡市
Ecole Shingon Buzan
En haut, horizontalement et de droite à gauche : kaiun shôfuku (bonne fortune et porte-bonheur)
Cette image représente le groupe dit des "Sept divinités de la Fortune", qui rassemble plusieurs déités réputées pour apporter chance et richesse. On y retrouve Bishamon-ten (à gauche, en armure) et Benzai-ten (tenant un luth), ainsi que Daikoku-ten (tirant sur son sac) et son compère Ebisu (à droite). Ces quatre divinités constituent le cœur de ce groupe, apparu progressivement du Moyen Âge à l'époque d'Edo. En effet, chacune d'entre-elles faisait déjà l'objet d'un culte séparé en tant que pourvoyeur de Fortune, aussi n'est-il pas surprenant que l'on en soit venu à les vénérer en groupe, mais on ne peut négliger l'importance des liens les unissant. Hotei se trouve au centre, Jûrôjin à l'extrême gauche et Fukurokujû en haut à droite.
Bonheur, chance, abondance, richesse
Sans objet
Ainsi, la complémentarité entre Bishamon-ten et Daikoku-ten a déjà été évoquée. De même, les cultes de Daikoku/ôkuninushi, pourvoyeur des richesses terrestres (céréales), et d'Ebisu, garant des richesses maritimes (poissons), se répondent. Le cas de Benzai-ten est plus complexe. En effet, la déesse musicienne ne faisait pas partie, au départ, de l'association originelle réunissant Daikoku, Bishamon, et son épouse, Kichijô-ten. C'est la place de cette dernière qu'a en quelque sorte « usurpé » Benten, en vertu de la confusion qui s'opéra, tant au niveau doctrinal qu'au niveau cultuel, entre les deux divinités féminines. Notons cependant que la présence de Kichijô-ten se fait encore sentir ici : c'est bien sa « lettre-germe » (« shirî ») qui est imprimée en rouge au dessus du groupe. Les trois autres divinités du groupe ont une toute autre origine. Il s'agit d'abord du célèbre moine mendiant de l'époque des Tang, Hotei (ch. Budai), en qui on reconnaitra l'image familière du « buddha ventru et rieur» si populaire en Chine (ici au centre, tenant un éventail). Ce moine passe en réalité pour être un avatar de Miroku, le buddha du futur (voir ofuda de la catégorie B-01). Enfin, Jûrôjin (à l'extrême gauche) et Fukurokujû (en haut à droite, reconnaissable à son haut front), complètent le groupe. Ces deux vieillards donneurs de longue vie son intrinsèquement liés. Et pour cause, Fukurokujû est une divinité taoïque condensant trois étoiles fastes qui représentent les trois types de fortune l'on peut souhaiter obtenir (descendance, richesse, longévité). Jurôjin, quant à lui, n'est autre que la personnification de la dernière de ces étoiles, arrivée au Japon séparément. Ces trois divinités chinoises furent intégrées au groupe tardivement, vraisemblablement sous l'influence des sectes Zen, notamment Ôbaku, fondée au Japon par des moines ayant fuit la chute des Ming au milieu du XVIIe siècle. Souvent représentés sur un bateau, les Sept divinités se retrouvent tout aussi fréquemment en train de faire la fête, comme c'est le cas ici. On pourra y voir une allusion aux nombreux récits d'obtention de la fortune qui circulèrent au Moyen Âge, et contribuèrent à populariser le groupe, dans lesquels les divinités, ayant chassé les « dieux de malchance », célèbrent leur victoire.
Sans objet
Sans objet
Papier
388 mm
265 mm
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