D-21-02

Maya-bunin : Mère du buddha Śâkyamuni 摩耶夫人
Tôritenjôji, Kôbe-shi (dép. de Hyôgo), Nada-ku 仞利天上寺 兵庫県神戸市灘区
Ecole Shingon 真言宗
A droite: Butsumo Maya-san (Maya, mère du Buddha) Au centre : Nihon ittai Maya-bunin (Seule statue de Maya-bunin au Japon) A gauche : Toritenjô-ji 佛母摩耶山(右) 日本一體摩耶夫人(中央) 仞利天上寺(左) 
L'ofuda présente Maya, vêtue d'une robe de cour aux larges manches ; elle tient dans sa main droite levée une branche d'arbre en fleurs suivant la tradition iconographique. La scène de l'accouchement de Māyā, qui prend une branche d'arbre dans la main droite levée, avec l'enfant sortant de sa hanche droite, est bien connue depuis les reliefs du Gandhāra jusqu'à la tradition iconographique du Japon. Sur les images japonaises, l'enfant sort souvent de la manche droite du vêtement maternel. 摩耶夫人立像
Cette image, comparable à celle des madones bouddhiques comme les Kishimojin (Hāriti) (cat. n° 121-123), révèle la croyance pratiquée dans ce temple : Maya est devenue un objet de vénération qu'on invoque pour la protection des femmes et des enfants, surtout pour l'accouchement facile. C'est à ce temple qu'on proposa pour la première fois la ceinture de grossesse pour faciliter l'enfantement.
L'enfant est installé dans le sein de sa mère au lieu d'apparaître sortant de la manche droite.
Le temple Tôritenjô-ji fut fondé en 646 par un anachorète indien Hôdô-sennin sur le souhait de l'empereur Kôtoku (596?-654). Kôbô-daishi offrit au temple une statue de Maya sculptée par l'empereur Wu de Liang (464-549), qu'il avait apportée de Chine. C'est pour l'hommage à cette statue, devenue le Vénéré principal à côté du Kannon aux Onze Faces, que le temple prit le nom Maya-san Tôritenjô-ji d'après le ciel des Trente-trois dieux "Tôriten" au sommet du mont Sumeru (le point le plus élevé du monde terrestre), où Maya naquit à nouveau auprès des dieux après son décès. B. Frank qui a visité ce sanctuaire en 1973 n'a pas pu voir "la seule statue de Maya au Japon" (comme l'indique l'inscription sur l'ofuda) qui était conservée dans un lieu secret. Le temple fut victime d'un incendie en 1976 ainsi que la statue de Maya. Une nouvelle statue fut sculptée et installée en 2002 dans la chapelle reconstruite. Or, il se trouve qu'un petit temple de Kyôto, le Fukuden-ji, prétend posséder la statue de Maya qui appartenait jadis au Tôritenjô-ji ! Sa photo montre que l'enfant Shaka sort de la manche droite de la robe de sa mère suivant la tradition iconographique.
Māyā, le nom de la mère de Śâkyamuni, signifie littéralement "illusion universelle". Comme dans d'autres traditions religieuses, la conception et la naissance de son fils Śâkyamuni sont miraculeuses. Le futur Buddha est entré dans le sein de Māyā, épouse du roi Shuddhodana, sous forme d'un éléphant blanc à six défenses qu'elle a vu en rêve descendre en elle. Il naquit non par les voies naturelles mais par le flanc droit de sa mère, pendant sa promenade dans un jardin de Lumbini. La mère décéda sept jours après, et l'enfant fut élevé par sa tante.
Frank Bernard, "Amour, couleur, colère - Essais sur le bouddhisme au Japon", Paris, Institut des Hautes Etudes Japonaises du Collège de France, 2000, p.139-147 Frank Bernard, "Histoires qui sont maintenant du passé", Paris, Gallimard, 1968, p.57-58 Foucher Alfred, "La vie du Bouddha d'après les textes et les monuments de l'Inde", Paris, J. Maisonneuve, 1987[Paris, Payot, 1949], p.23-69 Tanabe Saburôsuke (dir.) 田辺三郎助監修, 『日本の仏像大百科・1:如来』(« Grande encyclopédie de l'iconographie bouddhique du Japon: 1 : Buddha »), Tôkyô, Gyôsei, 1990, p.25
Papier
130 mm
284 mm
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