D-12-01

Gattenshi (Candra) 月天子
Myôjun-ji, Atsugi (dép. de Kanagawa) 妙純寺 神奈川県厚木市
Ecole Nichiren
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Gattenshi n'est autre que la divinité indienne de la Lune, voire la Lune elle-même dans la cosmologie bouddhique. Avec son répondant solaire, Nittenshi (sk. Sûrya), ils tournent, soutenus par le vent, autour du mont Sumeru, axis mundi dans ladite cosmologie. Ces deux divinités ont connu, à côté de leur récupération comme bodhisattva accompagnateurs du Buddha, une existence distincte dans plusieurs groupes : les « Neuf astres et luminaires », et surtout les « Douzes dieux ». On les rencontre souvent en paire, ou en triade, encadrant l'Etoile matinale. Le présent ofuda présente l'iconographie typique des paires Soleil/Lune, très répandue au Moyen Âge. Ici, Gattenshi se trouve seul, mais il est probable qu'un autre talisman représentant Nittenshi soit censé lui répondre. Vêtu à l'indienne, et coiffé d'une couronne surmontée de sept joyaux, il se tient debout sur une feuille de lotus. Comme souvent pour les divinités astrales, un nimbe enflammé évoque la luminescence, tandis qu'il tient dans ses mains le disque lunaire contenant un lièvre, posé sur un lotus. Le lièvre est en effet un symbole lunaire, au même titre que le corbeau à trois pattes, attribut de Nittenshi, est un symbole solaire. Cette symbolique mêle à la fois des éléments indiens et chinois, ainsi que le raconte une célèbre anecdote bouddhique.
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Une légende chinoise, diffusée et adaptée en Corée et au Japon, rapporte qu'un lièvre vivant sur la Lune y pilerait au mortier les ingrédients de l'élixir d'immortalité. Or il faut rappeler qu'en Inde, la divinité lunaire est également nommée sôma, terme qui renvoie à l'ambroisie védique. L'anecdote bouddhique quant à elle concerne un lièvre qui, par compassion envers un ermite affamé, se jeta dans le feu afin que de servir de nourriture à l'ascète. Celui-ci, qui n'était autre qu'une manifestation de Taishaku-ten (D-02-03, D-02-01), transporta le lièvre jusqu'à la Lune. Le fait qu'un tel ofuda soit distribué dans un temple de la secte Nichiren n'a rien de surprenant : le fondateur de la secte, en digne héritier du Tendai, vouait en effet une affection particulière à toutes ces divinités astrales.
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Frank Bernard, "Le panthéon bouddhique au Japon - Collections d'Emile Guimet", Paris, Réunion des musées nationaux, 1991 p.234
Papier
175 mm
310 mm
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