D-07-02

Hachi dai-ryû-ô (Nâgarâja), les Huit Grands Rois-Dragons 八大竜王
Asama-zan Kongôshô-ji, également appelé Asama-dake Ryûchi-sha, Ise (dép. de Mie) 朝熊山金剛証寺 三重県
Ecole Rinzai Zen
En haut, de droite à gauche : Hachi Dairyûô-son (les Huit Grands Rois-Dragons) / Dans le cartouche, de droite à gauche : Ise Asama-dake Ryûchi-sha 八大竜王尊 伊勢朝熊岳龍池社
Les génies des eaux indiens à l'apparence ophidienne, nâgâ, eurent tôt fait en Chine d'être assimilés à des dragons, ryû. Au Japon, tout en entretenant une relation ambiguë avec les serpents, notamment les « grands serpents » (jp. daija), ces dragons furent d'abord introduits comme faiseurs de pluie avant d'être associés aux divinités des rivières, des sources ou des cascades. C'est dans le cadre du bouddhisme ésotérique, en particulier des rites de la secte Shingon, que ces dragons furent invoqués pour faire tomber la pluie. Parmi la multitude de ces dragons d'origine indienne, le bouddhisme en isole fréquemment huit, habituellement désignés par le nom collectif de Hachi dairyû-ô, littéralement les Huit Grands rois dragons. D'ordinaire, c'est le plus illustre d'entre eux, Nanda, qui les représente tous sous une forme humaine, mais le présent ofuda propose une image plus explicite. On y voit en effet un dragon à huit têtes (à moins qu'il ne s'agisse de huit dragons formant un seul corps), avec une tête principale plus grosse que les autres surmontée d'un joyau et que l'on peut sans doute identifier comme ledit Nanda. Cette représentation octocéphale n'est pas sans rappeler l'hydre/serpent mythique qui régnait sur la province d'Izumo, Yamata-no-orochi, vaincue par le dieu Susano.o-no-mikoto. La « lettre-germe » en rouge, « taraku », est celle du bodhisattva Kokûzô, pendant de Jizô et Vénéré principal du temple.
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Ce ou ces rois dragons sont vénérés dans un sanctuaire rattaché au Kongôshô-ji, temple au départ Shingon, devenu Zen au XIVe siècle. Positionné au Nord-Est du Grand sanctuaire d'Ise, il se trouve associé à ce haut lieu du shintô, protégeant le sanctuaire des intrusions potentielles des habitants de l'autre-monde.
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Frank Bernard, "Le panthéon bouddhique au Japon - Collections d'Emile Guimet", Paris, Réunion des musées nationaux, 1991 p.214 / Trenson Steven, " Une analyse critique de l'histoire du Shôugyôhô et du Kujakukyôhô : rites ésotériques de la pluie dans le Japon de l'époque de Heian", cahiers d'Extrême-Asie 13, 2002, p.455-495 Cat. expo Guimet : N° 119, p. 243.
Papier
90 mm
260 mm
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