D-02-01
Taishaku-ten, sur d'anciennes estampes aussi Taishaku-tennô (sk. Indra) (pour cette identification conjecturale, voir Frank 1990 : 70, 71)
(伝)帝釈天、古い例では帝釈天王とも(梵: インダラ・因陀羅)
Kyôei-san Daikyô-ji, dit "Taishaku-ten de Shibamata", Shibamata (Tôkyô)
経栄山 題経寺 (日蓮宗) 東京都 葛飾区 柴又7-10-3 寛永六年(1629)中山法華経寺第十九世禅那院日忠上人が寺として開創し、延宝年間(1673-1681)法華経寺塔頭正善房日遼が当寺を兼務、中興開山とされる。
Ecole Nichiren, aussi appelée école Hokke
A droite, moitié basse, verticalement : Kôso go-shinpitsu ita-honzon Taishaku-ten sha ("Reproduction du Taishaku-ten tel qu'il figure sur la planche, objet de vénération principal, inscrit par l'éminent moine (Nichiren) lui-même") / En haut, au milieu : l'invocation "Hommage au Sûtra du Lotus de la Loi sublime", au dessus de la signature de Nichiren, est entourée du passage de ce même sûtra (du chap.XXIII "Livre du Roi des Remèdes") déclarant : "Ce livre est un remède efficace pour les maladies des hommes du Continent Jambû. Si quelqu'un est malade et qu'il puisse entendre ce texte, sa maladie se trouvera dissipée ; il ne vieillira pas, il ne mourra pas" (trad. Robert 1997 : 352). / A gauche, partie inférieure, verticalement : "Higashi-Kasai-ryô Shibamata-mura Kyôei-san Daikyô-ji" ("Kyôei-san Daikyô-ji, village de Shibamata, domaine de Kasai-Est")
(右下、縦)高祖御真筆板本尊帝釈天写 (間中上)題目「南無妙法蓮華経」の両脇には法華経・薬王品の「此經則為 閻浮提人 病之良薬 若人有病 得聞是經 病即消滅 不老不死」〔此の經は則ち爲、閻浮堤の人の病の良薬なり。若し人病有らんに,是の經を聞くことを得ば、病即ち消滅して不老不死ならん。〕という経文が彫られている。その下、日蓮の花押。 (左下、縦)東葛西領柴又村経栄山題経寺 (ヒガシ カサイ リョウ シバマタムラ キョウエイサン ダイキョウジ)
Une planche gravée (ita-honzon) permet d'imprimer les amulettes. L'ofuda se compose de deux parties qui correspondent respectivement au recto (partie supérieure) et au verso (partie inférieure) de la planche gravée. La face arrière montre une figure barbue, coiffée d'un bonnet ou casque militaire (?), vêtue d'un manteau de paille et de jambières, tenant dans la main droite un bâton et ouvrant la gauche dans un geste exprimant la colère. L'identification avec le dieu Indra est plus que douteuse, et cette figure sauvage et son étrange attirail semblent plutôt faits pour chasser les mauvais esprits. Le Vénéré n'est cependant pas l'image, mais, conforme au bouddhisme nichirenite, l'invocation du titre (daimoku) et d'un passage du Sûtra du Lotus, soulignée du paraphe du Saint homme Nichiren (voir F-12-10 et F-12-05) qui occupe la moitié supérieure. La formule incantatoire « Hommage au Sûtra de la Loi sublime », Nanmu myôhô renge kyô, au centre, est entourée des deux côtés d'un passage de ce même sûtra, extrait du chapitre XXIII dit « Livre du Roi des Remèdes », Yakuô-bon, qui en proclame les mérites.
板本尊というのは、片面に病即消滅の本尊を彫り、片面に帝釈天の像を刻んである版木である。紙のお札に版木の表と裏面を下(帝釈天像)と上(本尊:題目、病即消滅の経文、宗祖日蓮の花押)に印刕してある。 帝釈天という人物は剛毛の髭をたくわえ、旅装束のような衣装を着け、頭には官吏の帽子とも神の王� のモチーフの翻案ともとれるものをかぶっている。右手に剣を持ち、啦手を忿怒の相を表すと説明される力引い身振りをした神の像である。右手で握っているのは、恐く「木剣祈祷」と云う、日蓮宗諸流に独特の邪気を避け悪気を払う加持祈祷で用いられた、柳か桃の木の枝の「木剣」である。
Conformément au voeu du Sûtra du Lotus invoqué, l'amulette est efficace contre toute forme de maladie, mais à l'ère Tenmei quand on en entend parler pour la première fois, elle avait dû être particulièrement sollicitée contre les terribles épidémies qui ravageaient alors le pays. L'aide de Taishaku-ten est aujourd'hui sollicitée contre les épidémies et pour la bonne fortune, ainsi que pour la "prospérité dans les affaires". cf. Frank 1990 : 70-73).
本来、本尊の経文に従って病即消滅の譕符である。天明期で初めて人気を得たのを見ると、主に疫病の譕符なる。現在人々は「除疫開運」、取り分け「商売繁盛」の神として信仰している。
Le Daikyô-ji, célèbre sous le nom de « Shibamata Taishaku-ten », est l'unique temple au Japon dont le Vénéré principal est une planche gravée (ita-honzon) servant à imprimer une amulette.
日本で、お札の版木自体が御本尊であるのは恐く唯一の例 (板本尊)であろう。
Le moine Zenna.in Nitchû du Hokkekyô-ji de Nakayama figure dans les annales comme fondateur de ce temple, mais en réalité ce titre semble revenir à son disciple Daikyôin Nichiei qui en prit l'initiative en 1629. Ce ne fut cependant qu'une sorte d'ermitage jusqu'à ce que le 9e desservant, Kôtei.in Nichikyô (ou Nikkyô), dans les années 1770, développe le site. Une histoire locale, compilée entre 1824-1828 (Description de la Province de Musashi, nouvellement compilée), conte l'origine de la planche: « L'objet de vénération de ce temple est la formule sacrée écrite par Nichiren lui-même. Une très ancienne tradition affirmait que ce trésor se trouvait ici, mais personne ne savait où exactement jusqu'à ce qu'il réapparut, lors de la réfection du bâtiment principal en An.ei 8 (1779). C'est une planche mesurant environ 75 x 45 cm et épaisse de 15 mm qui fut découverte sur une poutre faîtière. Nettoyée à l'eau, (on vit qu'elle porte gravée sur une face l'invocation Vénérée (du Sûtra du Lotus) pour la guérison de maladies, et sur l'autre l'image de Taishaku-ten. Vu la tranche supérieure, la planche semble être faite de bois de pin, alors que de côté cela ressemble plutôt à du cyprès, mais quoi qu'il en soit, elle est inhabituellement dure et lourde. C'est cela le trésor du temple dont la tradition veut qu'il soit de la main de Nichiren lui-même. Ainsi ce temple a accédé au rang de 'temple principal'. Etant donné qu'il y a un rapport entre Taishaku-ten et Kôshin, et qu'en plus le jour où la planche a été découverte sous la toiture était un jour de Kôshin, on en a fait le 'jour de lien'. Les gens des villages voisins en sont peu à peu devenus des fidèles, et même à Edo ils sont nombreux à participer à ce culte. Si on en demande une image, on obtient une estampe tirée à partir des deux faces de la planche. Celle-ci est maintenant entreposée dans le bâtiment principal, et on n'a pas encore construit d'autel pour l'enchâsser. » Ce récit est repris sur une stèle dressée en Kôka 2 (1845) dans l'enceinte du temple, relatant ""L'Histoire de la découverte de Taishaku-ten"". Pendant l'ère Tenmei (1781-1789), tristement célèbre pour les catastrophes naturelles (incendies, famines, épidémies, éruption du mont Asama) qui se suivirent, le moine Nikkyô (ou Nichikyô) se serait rendu jusqu'à Edo avec cette planche sur le dos pour consoler la population en détresse, auprès de laquelle le culte de cette image (les amulettes qu'il en tirait et distribuait ?) aurait eu des effets fort bénéfiques. Il est probable que l'origine non seulement du culte de Taishaku-ten, mais même de la planche à tirer des amulettes, est à chercher à cette époque-là. Depuis la fin du XVIIIe siècle, le succès de cette amulette ne s'est plus démenti. Devant le nombre de tirages effectués, la planche a souvent dû être renouvelée, car la douzaine d'estampes du XIXe siècle conservées dans des collections japonaises et étrangères présentent toutes des différences significatives. L'actuel objet de culte mesurant 72,7 x 42,4 x 3 cm ne sert plus à l'estampage, mais ce sont désormais de petits papiers imprimés qui sont distribués par dizaines de milliers.
「當寺に日蓮彫刻せし祈禱本尊とて、寺寳にありしよし古へより云傅へしか、其在所を知らす、然るに安永八年本� �再建の時棟上より镕二尺五寸、幅一尺五寸、厚さ五分許の板出たり、水をもて其煤塵を清めしに、片面は病即消滅の本尊を彫し、片面には帝釋天の像を刻せり、板の小口は松に似て脇の方は檜に類し、堅く重きこと尋常ならす、是即ち言傅へし日蓮自刻の寺寳なりとて、一本山に達しかの帝釋天は庚申に因あり、又屋根裏より出たるも庚申の日なれは、其日を畣日とせしより次第に近郕の土人信仰なし、江戸にても信するもの多く、又其像を乞へは板の両面を摺寫して與ふ、今假に本堂に安し、社は未た造立ならす、其の圖次の如し、」『新畨武蔵風土記稿』啻之二十 境内には弘化二年(1845)� 立の「帝釈天出現由来碑」があり、本堂改修時に発見された板本尊の由来が述べられている。 天明年間(1781-1789)に浅間山が噴火し、飢饉と疫病が曼延して「有名な天明の大疫癘」、当山の日敬上人は災難にあっている人々を救うために、板本尊を自身で背� って、江戸の町に出ては人々に拝ませて、不思議なご利益を授けたと伝えられている。 この帝釈天の信仰� けではなく、災難除けのお札を刕れる用の板本尊でさえの由来もその時期に遡るであろう。 帝釈天と庚申の信仰が結び付いているのは、板本尊が発見されたのがその日(干支暦で「金」と「猿」が重なる)であるからである。中国と日本の伝統では、「警戒」の日として非常に重要視され、日本では「三宝絵」等の経文によって、帝釈天との関わりがある(Frank 1990:70-73参照)。「かのえさる」の日の前夜は「宵庚申」と云って、その夜には日� �の行爲の査定と� �いが行われると考えられており、その日は特別に潔斎に勤め、参詣やお供えを行う日である。現在でも、「宵庚申」か「庚申待の日」には数十万人の参詣客を数えていて、帝釈天のお札を求めている。
Le culte de Taishaku-ten est lié par la légende au culte de Kôshin (dans le cycle sexagénaire, le jour placé sous le double signe du ""Métal"" et du ""Singe""), du fait que la planche fut (re)découverte ce jour-là. Dans la tradition chinoise et japonaise, ce jour est considéré comme un moment de contrôle et rétribution des actes, que certains écrits (dont, au Japon, les ""Peintures des Trois Joyaux"" de 1084). Le ""jour du Métal et du Singe"" est un jour de vigile qui nécessite des efforts particuliers de purification par le jeûne et constitue une occasion d'effectuer des pélerinages et des offrandes. C'est ainsi que dès la "veillée de Kôshin" une foule considérable converge de partout vers le temple de Shibamata et personne ne manque en général de se procurer l'amulette de Taishaku-ten (l'Office du temple parle de "plusieurs centaines de milliers" de visiteurs).
1 現在の版木「板本尊」の実際の寸法は高さ727ミリ(2尺4寸)、広さ424ミリ(1尺4寸)、厚さ30ミリ(1寸)である。 2 関連資料で『新編武蔵風土記稿』の圖を参照。板本尊の一番古い図版である。 3 題目の中の日蓮上人の花押は弘安三年自筆書状(千葉中山法華経時所蔵)に似いる様である(『花押かがみ』三「 鎌倉時代」二:158項参照)。 4 剛毛の髭をたくわえる人物が右手に握っている剣は恐く曾て柳か桃の木の枝でできている「木剣」である。日蓮 宗諸流に独特の邪気を避け悪気を払う、「木剣祈祷」と云う加持祈祷で用いられた(宮崎 1980:191-196;片山 1998:106-122参照。 5 板本尊版木をもとにした摺佛の例(1245 x 492 ミリ)は柳宗悦の『民藝大鑑』第五啻挿図95を参照 メモあり(脚半とあり)
Frank Bernard, "les deva de la tradition bouddhique et la société japonaise : l'exemple d'Indra/Taishaku-ten", in A. Forest, E. Katô, L. Vandermeersch dir. "Bouddhismes et sociétés asiatiques - Clergés,sociétés et pouvoirs", Paris, L'Harmattan/Sofia University, 1990, p. 61-74 / Frank 2002 : 31-34; ill. 4 / Kyburz Josef, "Histoires d'amulettes : le Taishaku-ten de Shibamata", in A. Brotons et C. Galan dir., Japon pluriel 7, Arles, Picquier, 2007, p.334-342 / Kyburz Josef, "Wie der Taishaku-ten von Shibamata zum Vorschein kam - und was er zum Vorschein bringt", in H. Meyer éd., Wege der Japanologie - Festschrift für Eduard Klopfenstein, Zürich/Berlin, LIT Verlag, 2008, p. 121-143 / Description de la Province de Musashi, nouvellement compilée 『新畨武蔵風土記稿』, Katsushika-gun, n°1 (vol.20), 1824-1828 / Miyazaki Eishû 宮崎英修, Les prières de l'école de Nichiren 『日蓮宗の祈禱法』, Kyôto, Heirakuji shoten, 1980, p.191-196 / Katayama Kôju 片山公壽, Prières annotées de l'école de Nichiren 『日蓮宗祈祕私註』, Ôsaka, Seizansha, 1998, p.106-122 / Mitsui Atsuo 三井淳生, Les impressions artistiques du bouddhisme japonais - le monde de la prière et des attentes 『日本の佛教版画—祈りと譕りの世界—』, Tôkyô, Iwasaki bijutsusha, 1986 (au sujet de la différence de taille entre les différentes planches, voir l'illustration 135 et la page 209) / Nihon mingeikan 日本民藝館, Oeuvres complètes de yanagi Sôetsu, volume illustré, Oeuvres de Yanagi Sôetsu, Encyclopédie du mingei 『柳宗悦全集 図録篇 柳宗悦蒐集 民藝大鑑』, 5 vol., Tôkyô, Chikuma Shobô, 1982
Frank 1990 : 69-73, ill. 8-11. Frank 2002 : 31-34; ill. 4. 間宮士信等畨 『新畨武蔵風土記稿』啻之二十 葛飾郡之一 (文政七〜十一年間) 宮崎英修『日蓮宗の祈禱法』京都、平楽書店、昭55(1980):191-196項。 片山公壽『日蓮宗祈祕私註』大阪、青山社、平10 (1998):106-122項。 三井敳生畨著『日本の佛教版画—祈りと譕りの世界—』東京、岩崎美術社,昭61年 参照 :現在と一寸違う版木から摺られた、十九世紀前半� �の一例である (135叕図版と209項解説)。 日本民藝館畨 『柳宗悦全集 図録篇 柳宗悦蒐集 民藝大鑑』全五啻、東京:筑摩書房、1982。
Papier
53
mm
132
mm