C-03-44
La triade du roi de Science Fudô (Fudô sanzon) : le roi de Science Fudô et les deux adolescents, ses principaux assistants
不動明王(+矜羯羅童子、制多迦童子)
Narita-san Shinshô-ji, communément dit "Narita Fudô" ou "Narita-san", Narita (dép. de Chiba)
成田山 新勝寺 千葉県成田市
Ecole Shingon, branche Chizan
Au milieu, verticalement : Narita-san
Reproduction du Vénéré principal de l'un des temples les plus connus de l'est du Japon. Il s'agit d'une triade composée du « grand saint Fudô » (Daishô Fudô), accompagné de ses deux assistants principaux : Kongara et Seitaka (classée Bien culturel important).
Haute de 1,33 m, cette statue de Fudô passe pour être l'un des Trois principaux Fudô du Japon, encore que ce classement soit fluctuant. Elle le représente assis à même un rocher escarpé, qui porte inscrit le nom« Narita-san » et qui, par ses proportions, n'est pas sans évoquer le mont Meru. Du rocher jaillit une cascade, laquelle rappelle que certaines ascèses liées à Fudô s'effectuent sous des chutes d'eau.
Sur la gauche de Fudô se tient debout Kongara, qui apparaît comme un éphèbe au torse nu, avec de longs cheveux. Ses mains tiennent un lotus, mais on les voit aussi souvent jointes paume contre paume. Par contraste, Seitaka est un solide gaillard, assis au bord des rochers, armé d'un « bâton de diamant ». Les sources les plus anciennes prêtent à Kongara un esprit timide et révérencieux, tandis que Seitaka serait un grognon qui néglige les ordres reçus. Quant au Butsuzô zui, il les identifie respectivement à des incarnations du bodhisattva Kannon et du futur buddha Miroku.
Le Shinshô-ji constitue la 36e et dernière étape du pèlerinage des Trente-six Fudô du Kantô.
Sans objet
Le Shinshô-ji a été fondé par le prélat Kanchô (916-998). Petit-fils de l'empereur Uda, il fut un grand spécialiste du plain chant et du rituel Shingon, secte dont il occupa les plus hautes fonctions. Lors de la rébellion de Taira no Masakado dans l'est du Japon, l'empereur Sujaku envoya Kanchô pour y célébrer un rituel d'oblation ignée capable de précipiter la chute du félon. A cette fin, Kanchô emporta avec lui une statue de Fudô passant pour avoir été fabriquée par Kûkai et alors conservée en la Chapelle du Goma du temple Jingo-ji de Takao (Kyôto). A la suite de la défaite de Masakado (940), Kanchô s'apprêta à regagner Kyôto avec la statue, mais celle-ci refusa de quitter son socle et annonça qu'elle entendait rester là pour le bienfait de tous les êtres de la région. C'est alors que Kanchô fonda le Shinshô-ji, dont le Vénéré principal serait toujours cette même statue. Le temple connut ensuite la prospérité grâce à l'établissement du shôgun à Edo - qui allait devenir Tôkyô - et aussi, maintenant, avec la proximité de l'aéroport de Narita.
Kongara et Seitaka closent une liste de Huit grands Jouvenceaux, ou Adolescents (Hachi daidôji), qui assistent Fudô, les six autres étant Ekô, Eki, Anokuta, Shitoku, Ugubaka et Shôjô Biku. Tous apparaissent à la prononciation de certaines syllabes de l'une des formules magiques (mantra) consacrées à Fudô. Mais Kongara et Seitaka ouvrent aussi une liste de Trente-six grands Jouvenceaux (Sanjûroku Daidôji), dont le nombre se retrouve dans le sceau circulaire à l'encre rouge au dessus de Fudô : il contient en son centre sa lettre-germe entourée de trente-six autres lettres, toutes en écritures siddham. Ce nombre explique aussi celui des étapes des divers pèlerinages des Trente-six Fudô, tels ceux du Kinki, du Kantô ou de Shikoku. Voir également les ofuda C-03-32, C-03-36 et C-03-48.
cf.C-3-32;C-3-36;C-3-48
Frank Bernard, "Le panthéon bouddhique au Japon - Collections d'Emile Guimet", Paris, Réunion des musées nationaux, 1991 p.149-150
Papier
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242
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