B-03-04

Fugen bosatsu le bodhisattva Samantabbadra 普賢菩薩
Gabi-zan Fugen-ji, Hikari (dép. de Yamaguchi) 峩嵋山普賢寺(臨済宗) 山口県光市室積8ー6
Ecole Rinzai
De gauche à droite : Bô-shû Murozumi Gabi-zan (Province de Suô, Murozumi, Mont Gabi) 防州室積峩嵋山
Le Fugen-bosatsu sur l'ofuda est une figure très élégante et gracieuse, aux mains jointes et assise dans la position à la jambe droite pendante. Ce qui est étonnant et inattendu, c'est sa coiffure : une parure est fixée dans ses cheveux, à la façon du kanzashi des courtisanes . Est-ce en souvenir du bodhisattva jadis métamorphosé en courtisane ? (voir la légende entourant la statue). Cette
Sans objet
Fugen est représenté portant une parure dans les cheveux.
Au Fugen-ji de Murozumi, au bord de la Mer intérieure, on vénère le bodhisattva Fugen, comme l'indique le nom du temple. D'après l'histoire officielle, la statue du bodhisattva a été retrouvée dans la mer, si bien qu'on en a fait le protecteur des bateaux contre le naufrage. Toutefois, ce bodhisattva est plus connu pour une autre histoire tout à fait merveilleuse. Elle est racontée dans plusieurs recueils d'anecdotes édifiantes du XIIIe siècle. Le saint homme Shôkû­ shônin (917-1007), capable de réciter par coeur le Sûtra du Lotus, avait souhaité contempler le bodhisattva Fugen vivant. Un jour, il entendit dans le rêve une voix qui lui dit d'aller voir la maîtresse des courtisanes de Kanzaki (ou Muro), car c'est elle qui serait le véritable Fugen ! Surpris par cet oracle, Shôkû se rendit cependant en hâte à la demeure de la maîtresse des courtisanes. Celle-ci dansa devant lui et chanta une chanson faisant allusion à Murozumi dans le pays de Suô. Le saint homme ferma les yeux et entra en méditation. Alors, il vit le Fugen vivant monté sur son éléphant blanc. Shôkû rouvrit les yeux et se rendit compte que c'était la maîtresse des courtisanes... ». Puis, ayant entendu dire qu'on avait découvert une statue à Murozumi, il s'y rendit aussitôt. Après avoir reconnu le bodhisattva, il le vénéra en fondant le Fugen-ji.
Cette légende est associée à une autre histoire très connue, la rencontre du moine-poète Saigyô (1118-1190) avec une courtisane d'Eguchi. Elle a inspiré la pièce d'un nô Eguchi. Et la métamorphose de Fugen en courtisane est devenue si populaire que les peintres des estampes de l'époque d'Edo prirent l'habitude de représenter ce bodhisattva sous la forme d'une courtisane.
Frank Bernard, "Amour, couleur, colère - Essais sur le bouddhisme au Japon", Paris, Institut des Hautes Etudes Japonaises du Collège de France, 2000, p.211-212 Pigeot Jacqueline, "Femme galantes, femmes artistes dans le Japon ancien XIe-XIIIe siècle", Paris, Gallimard, p.94-135 Robert Jean-Noël, "Le Sûtra du Lotus, Suivi du livre des sens incomparables et du Livre de la contemplation du Sage-Universel", traduit du chinois (Collection L'espace intérieur), Paris, Fayard, p.387-392
Papier
165 mm
227 mm
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