B-02-65

Bodhisattva Kanzeon, Kannon aux Onze Faces et aux Mille Mains (sk. Âryâvalokiteshvara), 十一面千手観音
Byakka-san Fudarakusan-ji, Nachi-Katsuura (dép. de Wakayama) 補陀洛山寺(ふだらくさんじ) 和歌山県 東牟婁郡 那智勝浦町
Ecole Tendai
L'inscription de gauche précise encore que le Fudarakusan-ji est « la toute première manifestation » de Kannon au Japon. Le sceau rouge en haut à droite dit : « Première place sacrée du Japon approuvée impérialement, par la caution de l'empereur Monmu (r. 697-707), fudasho fondamental des Provinces de l'Ouest ». Le sceau du milieu est un joyau portant la lettre-germe de Senju-Kannon : « kirîku » (sk. hrî); celui du bas est le sceau du temple. En haut se trouve une partie d'un poème destiné à être chanté par les pèlerins dans le temple. Il est attribué à l'empereur Kazan (r. 984-986). Ce poème est identique à celui du Seiganto-ji.
Reproduction du Vénéré principal de ce temple, une statue monoxyle haute de 1,72 m, de l'époque de Heian (classée Bien culturel important). Selon le Hirosawa­-ryû, le second des courants rituels principaux du Shingon, Senju-Kannon est la source des autres formes de Kannon, une interprétation aussi retenue par la secte Tendai, et c'est cette forme qui ouvre le groupe des Sept Kannon dans le Butsuzô zui. En outre, si Senju-Kannon ne figure pas dans le « Sûtra de Dainichi », il se trouve pourtant dans les représentations du mandala du Monde de la Matrice, dans le coin nord du Quartier de Kokuzô, et donc immédiatement à l'ouest du Quartier de Kannon. L'image du Fudarakusan-ji n'est pas la représentation la plus conventionnelle de Senju-Kannon. Tout d'abord, elle est combinée avec sa forme aux Onze Faces, qui sont ici figurées par onze têtes disposées en tiare sur son crâne (B-02-144). Une telle combinaison n'est pas exceptionnelle ; mais la particularité de cette statue est d'être, en outre, tricéphale, avec une face frontale et deux faces latérales, de sorte qu'elle est nommée « le bodhisattva Kannon tricéphale aux Onze Faces, Mille Mains et Mille Yeux » (Sanbô-Jûichimen-Senju-Kanzeon-bosatsu). Ces mille yeux sont censés se répartir sur chacune des paumes des mille mains pour signifier l'universalité du regard de Kannon, tandis que les mains traduisent la variété des moyens adaptés qu'il met en œuvre. On connaît l'extraordinaire ensemble du Sanjûsangen-dô à Kyôto, qui n'abrite pas moins de mille et une statues grandeur nature de Kannon aux Mille Mains. Ces dernières y sont réduites à quarante-deux, comme dans l'image du Fudarakusan-ji. La plupart tiennent un objet symbolique illustrant les actions de Kannon, mais les deux paires de mains principales font simplement le sceau du lotus - paume contre paume devant la poitrine - ainsi que celui du recueillement. Les trois têtes supplémentaires portent chacune un « buddha de transformation », qui est debout avec une mandorle : caractéristique des images de Kannon, il est une évocation du buddha Amida, dont ce bodhisattva est l'émanation. La statue est campée sur un lotus porté par une tortue, antique symbole chinois de longévité, qui, dans le bouddhisme, se rapporte à la difficulté de rencontrer l'enseignement du Buddha, opportunité « aussi rare qu'un tronc flottant sur l'océan qui heurterait l’œil d'une tortue » ; mais cette dernière, selon la légende de ce temple, signifie que la statue serait arrivée miraculeusement par la mer.
Représentation du Vénéré principal du Fudarakusan-ji
Association de deux représentations de Kannon : Kannon aux Mille Mains (Sahasrabhuja) et Kannon aux Mille Faces (Senju Kannon)
Le nom « Fudarakusan » de ce temple est une restitution pour « mont Potalaka », le site mythique de Kannon, qui se situerait au large de l'Inde méridionale, sur une île dans l'océan. Au Japon, la croyance voulait que ce lieu se trouve au sud de Kumano, et ce temple devint un important lieu de pèlerinage des fidèles de Kannon ainsi que des ascètes du shugendô. Selon la légende, les origines du temple remonteraient à un religieux indien surnommé « Son Eminence Nue» (Ragyô-shônin 裸形上人), dans le courant du IVe siècle, mais son véritable développement aurait commencé au VIe siècle. Il se trouve en contrebas du Seiganto­-ji, qui est la première étape du pèlerinage de Kannon dans les Provinces de l'Ouest (cf.B-02-46). Une certaine concurrence existe d'ailleurs entre les deux, puisque le Fudarakusan-ji se présente lui-même comme le « fudasho initial des cantiques fondamentaux des Provinces de l'Ouest » et la « Première place sacrée du Japon cautionnée impérialement», ainsi que l'indique l'inscription de droite. L'expression fudasho (« lieu d'ofuda ») désigne les étapes d'un pèlerinage, où chacun dépose un ofuda à lui en témoin de sa visite; tandis que les « cantiques » (eika) sont différents poèmes destinés à être chantés par les pèlerins à chaque temple. Ceux du pèlerinage de l'Ouest sont attribués à l'empereur Kazan (r. 984-986), dont une pièce apparaît en haut de l'ofuda: elle est identique à celle du Seiganto-ji.
Sans objet
Chandra, X Frank Bernard, "Le panthéon bouddhique au Japon - Collections d'Emile Guimet", Paris, Réunion des musées nationaux, 1991 p.110 Frank Bernard, Nihon bukkyô mandara 日本仏教曼荼羅 (Mandala bouddhique japonais), Tôkyô, Fujiwara shoten, 2002, p.325 Tajima Ryûjun 田島隆純, "Les deux grands mandaas et la doctrine de l'ésotérisme Shingon", Tôkyô, Maison Franco-Japonaise, 1959 (réimpr. Tôkyô, Gokoku-ji, 1984), p.118-120, 305-308 日本仏教曼荼羅,p.325
日本仏教曼荼羅,p.325
135 mm
262 mm
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