B-02-156

Byakue-Kannon-bosatsu : le bodhisattva Kannon "à la robe blanche" (Pandaravâsinî) 白衣観音
Kôtaku-san Antô-in, dit "Shinobu Mojijuri Kannon", Fukushima (dép. de Fukushima) 香沢山安洞院 (曹洞宗) 福島市山口字寺前
Ecole Sôtô
En haut, verticalement et de droite à gauche : Shinobu Mojizuri Kanzeon bosatsu / En bas, de droite à gauche : Antôzenji (en haut) 信夫文知摺 觀世音菩薩 (en bas) 安洞禅寺
Byakue-Kannon est une divinité à part entière du panthéon ésotérique et figure comme tel dans le mandala du Monde de la Matrice, au coin nord-ouest du Quartier de Kannon, à l'opposé de Batô-Kannon. A noter que le « Sûtra de Dainichi » le mentionne non pas sous l'appellation de « Robe Blanche», mais sous celle de « Blanche Demeure » (Byakusho 白處観音). En outre, Byakue-Kannon est parfois identifié à une « mère de buddha » - comme Jundei-Kannon - mais ses représentations ésotériques n'ont rien de féminin non plus. Quoi qu'il en soit, et malgré ses qualifications, Byakue-Kannon n'a pas été retenu parmi les Sept Kannon, une relégation peut être due au fait qu'il est par trop semblable à Shô-Kannon. Comme lui, en effet, les rituels le présentent avec seulement une tête et deux mains, dont l'une tient un lotus. En revanche, Byakue-Kannon est devenu le membre le plus représentatif des Trente-trois Incarnations de Kannon, au point que la 1ère édition du Butsuzô zui (1690) le présente comme leur « Vénéré central ». Ses images se répandent dès le XIIe siècle à partir de la Chine des Song, dont la culture nouvelle sera introduite au Japon par les maîtres du Chan (Zen). Cette tradition du bouddhisme vénère tout particulièrement Kannon parce qu'il figure dans l'un de ses textes fondamentaux, le « Sûtra du Cœur de la Sapience » (Hannya-shingyô), et la représentation de Byakue­ Kannon accompagnée de la calligraphie de ce court texte est ainsi un thème fréquent dans le Zen. Sa diffusion dans le monde laïc, en dehors du rituel ésotérique, tient peut-être également à sa robe blanche : car si le blanc est symbole de pureté, il est aussi la couleur des laïcs dans le bouddhisme indien déjà. Enfin, cette forme popularisa une image de plus en plus féminisée - ou pour le moins androgyne - du bodhisattva de la compassion en Chine et dans tout l'Extrême-Orient. Tel est le cas de l'ofuda de l'Antô-in. Celui-ci ne prétend plus reproduire la statue d'un Vénéré principal mais offre une image populaire de Kannon, tenant un bouton de lotus, sur des feuilles de lotus traitées au naturel, et contemplant paisiblement l'eau coulant devant son rocher. La robe blanche, remontée sur la tête, moule aussi des formes qui laisseraient penser que Kannon attend un heureux événement, évocation naïve de son rôle de protecteur des enfantements.
Sans objet
Le style simple et naturel de l'image la rattache à ce genre d'art qualifié de « peinture Zen ».
Le site de l'Antô-in conserve le souvenir du poète Minamoto no Tôru, alias Kawara no sadaijin (822-895), mais le temple lui-même n'a été fondé qu'en 1595, par Gyokuhô Hôseki, un maître de la secte Sôtô du Zen. Sa Chapelle de Kannon, reconstruite en 1709, abrite une petite statue de Shô-Kannon passant pour avoir été sculptée au VIIIe siècle par le religieux itinérant Gyôgi.
L'icône originale est exposée tous les 33 ans. Elle constitue la 2e étape du pèlerinage des Trente-trois Kannon de la région de Date.
Chndra, IX, p.2553-2562 / Frank Bernard, "Le panthéon bouddhique au Japon - Collections d'Emile Guimet", Paris, Réunion des musées nationaux, 1991 p.118-120 / Hôbôgirin, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme d'après des sources chinoises et japonaises. Sous la dir. de Sylvain Lévi & J. Takakusu, Paul Demiéville, Jacques Gernet, Tôkyô : Maison Franco-Japonaise/Paris : Maisonneuve, 1929- , p.217-221. T AJIMA 1959: 89.
Papier
187 mm
294 mm
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