A-01-04

Śâkyamuni « du style du Seiryô-ji » 清涼寺式釈迦如来
Godai-san Seiryô-ji, Chapelle de Shaka (Shaka-dô), Kyôto 五台山清涼寺 (釈迦堂)京都市右京区嵯峨清涼寺
Ecole Jôdo 浄土宗
Dans le cartouche, de droite à gauche : Saga Seiryôji (Seiryô-ji de Saga) 嵯峨清凉寺
Le Buddha forme le sceau de l'« absence de crainte » avec la main droite et celui de l'« exaucement » avec la main gauche. Le vêtement, dont nous remarquons les plis en arc de cercle, arrive jusqu'au cou et couvre ses deux épaules. Le Buddha se tient debout sur le piédestal de lotus.
Sans objet
Cette statue est devenue le modèle de l'image de Shaka qui s'est répandue dans tout le Japon depuis la fin de l'époque de Heian. Mais c'est à l'époque de Kamakura que la propagation de ce modèle iconographique a connu son apogée, du fait d'un mouvement de restauration de la discipline bouddhique (A-01-14).
Le Buddha historique n'a pas été représenté sous forme humaine durant sa vie et même longtemps après son Nirvâna. Or, il existe un certain nombre de récits qui racontent l'histoire de sa première statue, fabriquée quand il vivait encore dans ce monde. Le Buddha est monté au ciel des Trente-trois dieux (jp. Tôriten), où s'est incarnée sa mère parmi les dieux, pour lui prêcher l'enseignement bouddhique. Il y resta le temps d'une retraite de quatre-vingt-dix jours. Le roi Udayana (jp. Uden-ô), se désolant de l'absence du Buddha, fit faire par un artisan divin une réplique exacte de sa personne en bois de santal. Quand le vrai Buddha fut redescendu sur terre, il confia à la statue un pouvoir surnaturel pour guider le monde. Sur le transfert de cette statue de l'Inde au Japon, l'« Histoire de l'origine du temple Seiryô-ji » (Seiryô-ji engi) donne le récit suivant : plusieurs siècles plus tard, cette représentation du Buddha était en danger d'être détruite. Pour la sauver, un saint homme, Kumaraen, voulut la transporter en Chine. Le chemin de l'Inde à la Chine était long. Kumaraen parvint à Kuchâ et fut accueilli par le roi de ce pays. On vénérait la statue à la cour. Plusieurs années plus tard, un général des Qin antérieurs attaqua Kuchâ et ramena en Chine cette statue du Buddha ainsi qu'un moine très réputé, Kumârajîva. La statue se promenait d'un temple à l'autre au fur et à mesure des changements de règne. Un moine japonais, Chône (938-1016), se rendit en Chine pour le pèlerinage au mont Wutai-shan (« mont aux Cinq Terrasses », jp. Godai-san). Il fut admis à l'audience du premier empereur des Song, qui l'autorisa à vénérer la statue qu'il avait installée à sa cour. Chônen éprouva une grande admiration pour cette statue, tellement grande qu'il en fit sculpter une réplique, qu'il apporta au Japon. Il voulut d'abord l'installer dans un temple au sommet du mont Atago au nord-ouest de Kyôto, mais il mourut sans réaliser ce vœu. Ce fut son disciple Jôsan qui accomplit ce projet en construisant le temple Seiryô-ji dans le sanctuaire du temple Seika-ji à Saga, au pied du mont Atago. En 1953, on a retrouvé dans cette statue un grand nombre d'« objets insérés », parmi lesquels se trouve l'« Histoire du pèlerinage à la Chine de Chônen en quête de la Vraie Voie et de la fabrication de la statue ».
Cette statue est dite "Image de Śâkyamuni transmise à travers les trois pays (Inde, Chine, Japon)" (Sangoku denrai no Shaka zô) 「清涼寺略縁起」が同封されている。その左上に「1983」とエンピツ書あり。
Foucher Alfred, "La vie du Bouddha d'après les textes et les monuments de l'Inde", Paris, J. Maisonneuve, 1987 [Paris, Payot, 1949], p.274-277 / Frank Bernard, "Amour, couleur, colère - Essais sur le bouddhisme au Japon", Paris, Institut des Hautes Etudes Japonaises du Collège de France, 2000, p.14-16, 141 / Frank Bernard, "Histoires qui sont maintenant du passé", Paris, Gallimard, 1968, p.77-79 / Seiryô-ji engi 清涼寺縁起 ("Histoire du Seiryô-ji"), Tôkyô, Zoku Gunsho ruijû kanseikai, 1925, p. 388-415 / Sasaki Kôzô 佐々木剛三『清涼寺』(Seiryô-ji), Tôkyô, Chûô kôron bijutsu shuppan, 1994
Papier
138 mm
290 mm
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